Pour marquer les cinq ans de ce blogue, je partagerai, pendant quelques semaines, ma tribune avec des collègues de différents médias et de différentes régions du Québec. Je les interroge sur leur vision du journalisme.
Cette semaine: Nathalie Côté (@cote_nathalie), rédactrice en chef d’Économies et cie, journaliste pigiste (La Presse, Protégez-Vous, Conseiller et Naître et grandir)
Qu’aimes-tu le plus de ton métier?
« Apprendre continuellement de nouvelles choses. »
Qu’aimes-tu le moins de la profession de journaliste?
« Les contraintes de temps et de moyens. Elles sont incontournables, évidemment, mais elles se servent pas la qualité de l’information. »
Qu’est-ce qui te rendrait la tâche plus facile?
« Avoir davantage de moyens. Le modèle d’affaires des médias souffre énormément de l’arrivée dans le marché de la publicité de géants comme Facebook et Google. »
Qu’est-ce qui ne devrait pas exister en journalisme?
« Le manque de transparence, particulièrement dans les institutions publiques. Leur rôle est d’œuvrer pour le bien-être de la société et non pour celui de leur organisation. Cela implique de rendre des comptes, même si cela signifie parfois exposer des failles à corriger. »
Quel conseil donnerais-tu à un jeune journaliste?
« Travailler dur et ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus, d’essayer de nouvelles choses. Dans un monde de l’information en pleine mutation, c’est la seule façon d’y arriver. Aussi, je pense qu’il faut garder en tête que le rôle des journalistes n’est pas de briller, mais d’éclairer. »
Quel conseil aurais-tu aimé recevoir d’un journaliste d’expérience?
« Comment le journaliste entrepreneur peut-il arriver à tirer son épingle du jeu dans le contexte actuel? Mais je doute qu’on trouve un vieux loup pour y répondre. Ce que l’on vit actuellement, c’est du jamais vu… »
Qu’est-ce que le public devrait savoir sur le journalisme?
» Que le journalisme est essentiel en démocratie et que nous avons besoin de l’appui du public pour le préserver. Nous entrons dans un ère post-vérité où les fausses informations circulent plus que jamais à une vitesse folle. La société a besoin d’un journalisme rigoureux pour combattre ce phénomène. »
Carte blanche
« Les journalistes sont souvent vus comme des gens qui « brassent de la marde ». Peut-être, mais j’aimerais rappeler que le fumier est un formidable engrais pour permettre à toutes sortes de belles plantes de s’épanouir. »
« Je pense d’ailleurs que si les journalistes doivent jeter un éclairage sur les dysfonctionnements de la société, ils font aussi partie de la solution. Partager les bonnes pratiques, aider les lecteurs à trouver des solutions à leurs problèmes, c’est aussi ça, notre rôle. »
Pour en savoir plus: www.nathaliecote.net et economiesetcie.com