Dans mon chapitre du collectif Prendre parole, je plaide pour une meilleure éducation aux médias, essentielle dans l’univers numérique d’aujourd’hui.
Je fais notamment valoir qu’il pourrait être intéresser d’intégrer ces connaissances à même les cours de philosophie actuellement prodigués au collégial, puisque les procédés journalistiques sont fort similaires à ce qui y est enseigné.
En effet, tant bien le journalisme que la philosophie ont pour objectif la découverte de la vérité à l’aide de procédés intellectuels rigoureux permettant de valider les faits et écarter les sophismes. Le développement d’un esprit critique et analytique est primordial pour naviguer à travers la multitude de contenus qui pullulent en ligne et pour départager le vrai du faux.
« La philosophie, c’est une boîte à outils qui offrent à ceux qui savent s’en servir la possibilité de construire des ponts entre leurs différentes connaissances et d’éviter de tomber dans certains pièges » et raccourcis intellectuels, écrivais-je en 2021, en faisant valoir que ces notions devraient être enseignées dès le primaire afin que tous les enfants, y compris ceux qui n’étudieront pas au cégep, puissent bénéficier de ces apprentissages qui leur seraient utiles bien au-delà des bancs d’école.
Questionner, douter, vérifier, contrevérifier, comparer, multiplier les sources d’information: telles sont les tâches principales du journaliste dans la préparation d’un reportage, lequel peut mettre à profit ses talents de vulgarisateur et d’analyste afin de faciliter la compréhension d’enjeux plus complexes par son public profane.
Le travail journalistique s’accompagne par ailleurs d’une rigueur intellectuelle, d’une ouverture d’esprit et d’une éthique qui assurent la qualité et la crédibilité de son travail. En ce sens, le journaliste doit éviter le sensationnalisme et rapporter les nuances de la situation qu’il décrit afin d’en dresser le portrait le plus juste possible.
Comme le journaliste, à l’image du philosophe, est à la recherche de la vérité, il doit aussi se corriger lorsque des erreurs se sont glissées dans son reportage. La bonne foi est essentielle et doit supplanter son orgueil: sa capacité à reconnaître ses fautes et à y remédier témoigne au contraire de sa rigueur intellectuelle.
Tels sont les grandes lignes d’une présentation que j’ai effectuée récemment au Cégep de Granby, où les professeurs Jean-François Dubé et Mélissa Caron ont décidé d’intégrer des notions journalistiques dans l’apprentissage de la philosophie, avec entre autres pour l’analyse de fausses nouvelles.
Un procédé qui démontre très concrètement les applications de la philosophie dans notre vie de tous les jours, mais aussi dans le cadre d’une expérience professionnelle.
Quand on y pense, la philo, ce n’est pas vraiment du pelletage de nuages…