Le Parti Québécois a qualifié aujourd’hui « d’inacceptable » la proposition d’étude formulée par le Centre d’étude sur les médias de l’Université Laval (CEM) à propos de la possibilité d’être à la fois député et propriétaire d’un ou de plusieurs médias. En d’autres mots, une étude sur Pierre Karl Péladeau (tiens tiens, il me semble avoir déjà traité du sujet dans des billets précédents…)
Selon la députée Agnès Maltais, le tout rejoint l’intention du gouvernement Couillard, d’expulser ainsi son collègue de Saint-Jérôme de l’Assemblée nationale. Le ministre Jean-Marc Fournier a néanmoins mandaté le CEM pour qu’il se penche sur la question.
L’article de La Presse indique que « Mme Maltais souhaite que les experts statuent aussi sur l’influence politique qu’exercent les propriétaires d’autres médias tels que Gesca, Radio Nord et Radio-Canada. »
En posant la question, cela laisse supposer qu’il y a bel et bien influence politique implicite de la part des autres propriétaires des médias.
Il est vrai qu’une telle étude serait intéressante, car on ignore quelle influence les propriétaires d’organes de presse exercent sur la sphère politique en général.
Sauf qu’on se trouve actuellement dans un cas où un propriétaire de presse est également député. Et ce député brigue même la chefferie de son parti. On ne suppose plus d’une possible influence, aussi involontaire peut-elle être, car un lien concret existe. Il s’agit d’un mélange évident de deux pouvoirs: un officiel et un officieux.
Actuellement, ni les propriétaires de Gesca, Radio Nord et Radio-Canada (bon…) ne sont impliqués directement en politique. Nombreux sont toutefois ceux qui croient que certains actionnaires de médias tirent les ficelles en douce et ce, parce qu’ils ne sont pas autant surveillés que M. Péladeau.
Il y a la théorie et la pratique. En avril dernier, seul un propriétaire de médias est passé de l’une à l’autre.
C’est là-dessus qu’on doit d’abord statuer.
Le Parti Québécois doit cesser de faire l’autruche et reconnaître qu’il faut une fois pour toutes crever l’abcès et élucider la question. S’il n’y a pas de quoi s’inquiéter, l’étude le révèlera et il sera beaucoup plus difficile, par la suite, de mettre des bâtons dans les roues au parti en raison de son député-vedette.
En continuant de refuser qu’on aille au fond des choses, on donne l’impression qu’on sait qu’on n’aura pas gain de cause.
À ce moment-là, un barème sera établi. Il faudra par contre, éventuellement, se pencher sur les autres cas.
Avant de regarder dans la cour des autres, vérifions que tout baigne dans la nôtre.