Porte-Voix

Porte-voix: Mickaël Bergeron

Pour marquer les cinq ans de ce blogue, je partagerai, pendant quelques semaines, ma tribune avec des collègues de différents médias et de différentes régions du Québec. Je les interroge sur leur vision du journalisme.

Cette semaine, Mickaël Bergeron (@GrosseBarbe), chroniqueur chez Voir Québec, journaliste pour Ricochet, et animateur sur les ondes de CKIA FM.

Qu’aimes-tu le plus de ton métier?

« Je suis payé pour apprendre. Tous les jours je rencontre et discute avec des gens qui élargissent mes façons de voir les choses. »

Qu’aimes-tu le moins de la profession de journaliste?

« La pression économique. Lorsque cette pression tasse une nouvelle pas populaire et aride, mais pertinente et essentielle. Lorsque cette pression met une nouvelle anodine et secondaire en avant plan. Lorsque cette pression limite la liberté de presse. »

Qu’est-ce qui te rendrait la tâche plus facile?

« Être indépendant de fortune, comme disent les gens riches qui ne s’assument pas. Je pourrais faire les bédé-reportages pas payantes, les documentaires pas payants et les podcasts pas payants que je voudrais faire. Oups, là je parle de fantasme ou de rendre la tâche plus facile? »

Qu’est-ce qui ne devrait pas exister en journalisme?

« L’ego. L’ego des journalistes. Certes, il faut croire en soi pour remettre en question, pour creuser, pour ne pas laisser tomber devant les nombreuses embûches, mais quand l’ego prend le dessus sur le sujet ou quand l’ego brise la solidarité journalistique, on nuit à la qualité et à la mission des médias. »

Quel conseil donnerais-tu à un jeune journaliste?

« Sois curieux et curieuse et ose. Intéresse toi aux sujets, même s’ils semblent arides. Écoute les gens, même s’ils ne semblent pas intéressants. Mets tes préjugés de côté. Sur tout. Propose des idées, propose des collaborations, propose des façons de faire, tu n’as rien à perdre. »

Quel conseil aurais-tu aimé recevoir d’un journaliste d’expérience?

« Je suis autodidacte, peut-être que j’aurais aimé avoir une sorte de mentor. Une référence. Pour jaser. M’aider à comprendre certaines choses plus vite que je l’ai fait seul dans mon coin. Ou me donner confiance plus rapidement. »

Qu’est-ce que le public devrait savoir sur le journalisme?

« Que c’est un métier exigeant, malgré l’image ou la caricature populaire. Que la majorité font bien leur travail et que c’est souvent pour ça qu’on en n’entend pas parler, justement. Ce n’est pas un métier de vedettariat, c’est au contraire un travail de l’ombre. »

Carte blanche

« Le journalisme est l’un des plus beaux métier du monde, à mon avis, mais aussi un des plus durs. C’est un travail parfois ingrat (on tire souvent sur le messager), avec des conditions de travail parfois difficiles, facilement stressant, qui demande une sorte de foi, un dévouement particulier. Comme Spiderman et ses grands pouvoirs, les médias ont de grands privilèges qui viennent avec leur rôle, mais cela implique aussi des responsabilités qui ne sont pas assumées par tous. C’est un privilège d’avoir accès à ces tribunes, d’avoir cette opportunité de changer le monde, de mettre en lumière des gens ou des sujets, de faire une différence dans un débat, de vulgariser la société, d’avoir des ondes hertziennes. Parfois le public est exigeant, parfois idéaliste, mais on a besoin de cet idéal pour nous guider. La confiance du public doit se gagner, et la crédibilité doit se construire. Tous ceux et celles qui ont ce privilège devraient en être conscient, journalistes ou non. »

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