À l’instar de nombreux États occidentaux, le Québec rencontre un sérieux problème d’accès à l’information. Il s’était pourtant doté en 1982 d’une législation pionnière dans ce domaine, mais celle-ci n’a pas vaincu les réticences administratives et les pouvoirs publics ne se pressent pas pour la mettre à jour.
Il y a quarante ans, le Québec faisait figure de proue en adoptant une loi d’accès aux documents produits par ses organismes publics, qui donnait naissance à un mécanisme d’accès à l’information à l’époque fort ambitieux. Malheureusement, comme c’est le cas dans plusieurs autres États occidentaux, la Belle Province fait aujourd’hui les frais de la désuétude de cette loi, dont les zones grises offrent une trop grande latitude aux administrations en place en leur permettant d’en esquiver l’esprit. Et si tous s’entendent pour dire qu’il est impératif de rafraîchir la législation, la volonté politique n’est, hélas, toujours pas au rendez-vous.
L’information gouvernementale circule mal à l’intérieur même de l’administration. Les ministères et les organismes paragouvernementaux, de plus en plus nombreux, surestiment parfois des problèmes à incidence interne au détriment d’un véritable service au public. […] Il serait abusif de prétendre que l’échec est total ; mais il faut bien constater que l’information ne passe pas facilement la rampe de l’administration.
Comme ils semblent refléter la réalité actuelle en matière d’accès à l’information, on pourrait croire que ces passages ont été écrits tout récemment ; ils sont plutôt tirés du Livre blanc sur la politique culturelle de 1978 du gouvernement de René Lévesque, qui cherchait à encourager l’émancipation du Québec au sein d’un Canada qui ne reconnaissait pas sa spécificité identitaire, notamment issue de son héritage français.
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