Médias

Journaliste persona non grata (10 ans plus tard)…

Plus ça change, plus c’est pareil…

Comme plusieurs, je suis stupéfaite d’apprendre que les journalistes ne sont pas bienvenus à une consultation publique sur les claims miniers tenue virtuellement par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MNRF).

Je ne m’explique pas comment, en 2023 et après plusieurs sorties de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec à ce sujet, mais aussi en vertu du gros bon sens, une organisation publique, comme un ministère, refuse que des journalistes puissent couvrir des événements telles des séances et des consultations publiques.

Je le répète: des séances et des consultations PUBLIQUES. Par définition, ces rencontres sont ouvertes à tous. Il semble donc logique que les journalistes, qui sont présents au nom de tous ces citoyens qui ne peuvent assister ou prendre part aux échanges.

Le rôle des médias d’information est de résumer l’essentiel des propos tenus pour que tous aient une idée de ce qui se trame, surtout dans les instances politiques où des individus qu’ils ont choisi pour les représenter prennent des décisions en leur nom.

Dans le cas du MRNF, on «invoque la confidentialité et la libre expression des participants à l’exercice», rapporte le Nouvelliste. Déjà, je comprends mal comment la confidentialité a sa place dans une séance publique…

C’est drôle, cet argumentaire me rappelle celui que l’ancien maire de Granby m’avait servi il y a déjà une décennie, à savoir que la présence de journalistes est intimidante et ferait en sorte que des citoyens hésitent à s’exprimer en sachant que leurs propos pourraient être repris dans les médias.

Déjà, par expérience, je sais que les personnes susceptibles de s’inscrire et de participer à de telles consultations publiques ne sont pas du genre à être gênées par les journalistes. Au contraire, elles seraient plutôt ravies que leur position soit rapportée dans les médias afin que celle-ci soit connue du plus grand nombre et donc, appuyée davantage.

Ensuite, c’est un peu ridicule de plaider que la présence des médias peut déranger quand les séances sont sensées se défouler de façon virtuelle. Il faut être douillet pas rien qu’un peu pour se sentir intimidé dans son salon!

Qu’un ministère plaide cet argumentaire plus que chambranlant, c’est inquiétant. C’est le signe que quelqu’un dans l’organisation ne comprend pas le rôle public et démocratique de l’institution qu’il ou elle représente, c’est quelqu’un qui, malgré ce qu’il ou elle croit ou ce qu’il ou elle prétend, ne travaille pas pour toute la population.

Pour reprendre la position de mes collègues de la FPJQ interrogés par le Nouvelliste, restreindre l’accès aux médias à des séances publiques, c’est créer deux classes de citoyens, à savoir ceux qui sont dans le secret des Dieux, et les autres.

J’espère que le ministère fera marche arrière, parce que de présenter aux médias un rapport filtré, épuré et rédigé de manière à bien paraître, ce n’est pas nécessairement le reflet de ce qui se sera réellement dit aux consultations.

Les journalistes ne couvrent pas les mascarades.

MISE À JOUR: En milieu d’après-midi, jeudi, les élus de l’Assemblée nationale ont unanimement adopté une motion rappelant « que l’accès pour les journalistes à des consultations publiques menées par le gouvernement ne devrait pas être entravé », forçant la ministre à la tête du MRNF à demander à son équipe de trouver une solution pour permettre aux journalistes d’assister aux consultations.

Psst! Ça s’appelle un lien Zoom.

Mais entre vous et moi, c’est dommage qu’il faille dénoncer de telles absurdités dans les médias pour faire entendre raison à des fonctionnaires.

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