Selon Patrimoine Canada, pas moins de 450 médias d’information ont disparu de la carte au pays depuis une quinzaine d’années, dont plus de 60 depuis le début de la pandémie. Le Local News Research Project documente aussi les pertes d’emplois des journalistes d’un océan à l’autre.
Plus particulièrement, l’information régionale continue de s’affaiblir au Québec. À ceux qui croient le contraire, voici maintenant un outil qui regroupe toutes les fermetures qui se sont accumulées au compte-gouttes (et parfois en grappes) depuis une dizaine d’années.
À temps perdu, j’ai décidé de cartographier l’extinction des voix médiatiques à partir d’une liste que j’avais commencé à dresser en 2017 et répertoriant toutes les fermetures de journaux et de médias locaux depuis 2012. J’en suis, pour le moment, à plus de 80 occurences.
On peut visualiser la carte plus bas. Elle sera aussi ajoutée à ce site web dans un onglet lui étant dédié. Certains navigateurs ne prenant pas en charge l’intégration de la carte ici, voici un lien pour y accéder.
L’effet visuel est saisissant. En jouant avec le zoom de la carte, on peut voir à la fois l’étendue des dommages sur le Québec ou plus précisément par région.
J’ai également classé certaines fermetures par couleurs. Les points violets, par exemple, indiquent que la disparition d’un média est attribuable à la fin de la guerre des hebdos, qui a sévi de 2009 à 2014. Les points verts font référence à l’effondrement du groupe Métro Média, cet automne.
L’outil diaporama permet également de faire défiler les fermetures en ordre chronologique (à quelques exceptions près).
Enfin, chaque fermeture est appuyée par un lien qui documente l’événement.
Il est possible de télécharger le jeu de données en format PDF ou en format Excel. J’invite quiconque est intéressé par ces informations à les utiliser.
Bien entendu, ce travail est bénévole et effectué dans mon temps libre. Il est donc possible que des erreurs ou des oublis s’y trouvent.
Ce faisant, je vous invite à me communiquer tout élément manquant à ce portrait que je souhaite le plus détaillé possible, avec un lien à l’appui.

Bravo pour cet article et ce travail révélant la désertification de l’information de proximité de qualité au Québec.
Mais je déplore aussi l’utilisation discutable des subventions par les éditeurs. Chacun créé son site Web dans son coin, très beau et très cher pour aucune visibilité et très peu de visites. Probablement 5 millions de dollars dépensés pour des sites isolés qui échappent aux systèmes d’enchères et aux budgets des agences nationales.
Pendant ce temps, dans d’autres pays, les hebdos et journaux communautaires s’associent pour construire un site unique, ou chacun à sa place et ou le partage de revenus est la règle. 100 millions de visites par mois en France pour Actu.fr par exemple, dans le top 3 des sites d’info en France.
A titre de comparaison, les visites mensuelles cumulées de tous les hebdos du Québec sont dépassées par le JDM en 5 jours (sic) !
La mutualisation est encore une notion à développer, mais malheureusement, je crois qu’il est trop tard.
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