Voici le fruit d’une réflexion de fin de soirée avec une collègue.
Les Richard Martineau, Patrick Lagacé, André Pratte et autres journalistes d’opinion de ce monde font souvent jaser. S’ils sont autant admirés qu’ils sont critiqués, une chose est sûr: ils laissent rarement leurs lecteurs indifférents. Et c’est pour cette raison qu’on les paie.
En effet, les chroniqueurs sont les professionnels des débats, encore plus que les politiciens, car leur rôle est justement d’en créer au sein de leurs publics respectifs.
Ainsi, chacun aura ses partisans et ses détracteurs, qui le suivront pour des raisons totalement différentes. Les premiers parce qu’ils se reconnaîtront dans ses propos, les seconds parce qu’ils seront en total désaccord avec ceux-ci.
Alors, pourquoi, en tant que consommateur d’information, se plaît-on à lire ou à écouter un chroniqueur qu’on prétend pourtant détester?
Je pose l’hypothèse que c’est parce qu’on se complaît dans cette relation amour-haine. On se sait profondément en désaccord avec la plupart des opinions émises par le chroniqueur, et pour cette raison, on ne l’apprécie guère. On le respecte cependant, car il devient en quelque sorte un ennemi intellectuel qui nous provoque en duel, dans une joute d’idées.
Bref, parce qu’on sait qu’il a toujours tort, ça nous fait du bien de voir qu’il pense le contraire de nous, une fois de plus. Puisqu’on n’apprécie pas le chroniqueur, le fait d’être en contradiction avec ses idées nous conforte dans les nôtres et légitime celles-ci davantage.