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SOS information régionale

Triste, bien triste nouvelle.

Hier, on a appris que le quotidien Le Soleil, appartenant au groupe Gesca, remerciait 16,5 employés d’ici janvier; des collaborateurs et surnuméraires ont passé sous le couperet des compressions. (Une précision à ce texte cependant: aucune compression n’a été annoncée à La Voix de l’Est ce jeudi.)

Du nombre, notons les journalistes contractuels attitrés à la couverture de l’actualité en région; le quotidien couvre en effet tout l’Est du Québec, et fait appel à des journalistes collaborateurs pour traiter de ce qui se passe dans les Maritimes, sur la Côte-Nord et dans le bas du fleuve, notamment.

Il y a lieu de s’inquiéter pour la qualité de l’information régionale. Heureusement, les citoyens de ces secteurs peuvent encore compter sur leurs hebdos.

Mais comment Le Soleil parviendra-t-il à offrir une couverture régionale décente en se privant de ses collaborateurs? Compte tenu qu’il faudrait que ses journalistes permanents se déplacent vers l’Est— ce qui occasionnerait des coûts —, les chances sont fortes que le quotidien de la capitale traite un moins grand nombre d’enjeux régionaux.

De plus, les journalistes basés à Québec, aussi compétents soient-ils, n’ont peut-être pas tous une connaissance aussi approfondie des secteurs à couvrir, contrairement aux collaborateurs qui évoluaient dans leur propre milieu. Ils n’ont peut-être pas le même réseau de contacts non plus, ce qui rendrait la collecte d’informations moins facile. Et n’oublions pas qu’un bon carnet d’adresse amène parfois des nouvelles au journaliste sans que celui-ci n’ait à chercher bien loin.

Les compressions ont lieu depuis plusieurs mois déjà dans presque tous les groupes de presse. De plus en plus, les territoires en dehors de la métropole écopent. Quand cela cessera-t-il? Y a-t-il une limite?

Certes, rappelons-nous que Le Soleil, comme La Voix de l’Est, comme La Presse et comme la très grande majorité des médias, est une entreprise de presse et donc, qu’elle recherche les profits. Les temps sont durs, les journaux sont moins rentables qu’ils ne le furent autrefois, et tant que les quotidiens demeurent sur papier, les coûts de production sont astronomiques.

Oui, il faut couper. Oui, il faut se serrer la ceinture. Mais la couverture régionale, si elle est restreinte, voire abandonnée, privera Le Soleil d’un bassin de lecteurs qui ne se retrouveront plus dans le quotidien plus que centenaire. Et sans public, pas d’annonceurs. Et sans ces deux clientèles, les médias n’ont plus leur raison d’être.

Bref, moins d’épaules à la roue, ça finit par paraître.

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