Le plus récent congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec est déjà terminé. Outre la diversité des ateliers organisés sous le thème « Nourrir le chien de garde », le fil conducteur de ce rassemblement annuel de travailleurs de l’information demeure la solidarité journalistique.
Force est d’admettre que ce congrès a permis de rassembler les différents représentants de la profession, en mettant de côté les disputes et la concurrence qui les divisent au quotidien.
Un bon exemple de cette solidarité s’est manifestée en appui au journaliste charlevoisien Geoffré Samson, qui malgré lui s’est trouvé au cœur d’une tourmente pour avoir dénoncé une réalité que beaucoup trop de journalistes en région vivent.
Notons aussi la participation de journalistes de tous horizons à une table de concertation sur la surveillance des journalistes et la traque aux sources, en vue de la Commission Chamberland. Car c’est unie que la communauté journalistique parviendra à se faire entendre haut et fort pour protéger son indépendance et sa liberté.
C’est ce message d’unité qu’est aussi venue livrer Emilia Diaz-Struck, chef recherchiste à Washington pour les enquêtes internationales du Consortium international des journalistes d’investigation, à l’origine du méga-scandale des Panama Papers. En entrevue avec la reporter Gillian Findlay dans le cadre du Grand rendez-vous du congrès, Mme Diaz-Struck a insisté sur le fait que le dépouillement d’autant de données et le travail colossal d’enquête qui a suivi n’aurait pu être effectué par une seule petite équipe. Près de 400 journalistes de partout dans le monde ont mis la main à la pâte des mois durant, en se promettant de publier tous en même temps; une grande marque de confiance compte tenu de la valeur du scoop.
Cet appel au travail d’équipe inter-médias a trouvé écho dans un panel portant sur l’enquête journalistique, où l’intérêt public d’une nouvelle devrait primer sur la compétition entre les différentes entreprises de presse.
Bref, il s’est dégagé du congrès un regain d’enthousiasme. Alors que la profession traverse une période plutôt morose (en a-t-il déjà été autrement?), ça fait du bien. Beaucoup de bien.