Au Québec, l’approche promotionnelle du nouvel album d’Anick Jean a fait couler de l’encre. On reproche à l’équipe de presse de la chanteuse d’avoir fait preuve de mauvais goût en faisant parvenir, le mois dernier, des lettres anonymes dont le contenu se résumait aux mots « Minable » et « Je n’arrêterai pas », rédigés en découpures de journaux à la manière d’une demande de rançon.
L’effort était maladroit et a donné la frousse à plusieurs journalistes, certes. Ceux-ci n’ont d’ailleurs pas tardé à dénoncer cette campagne de relations publiques intimidatrice.
Nonobstant les intentions de l’équipe de communication derrière la missive, qui cherchait «un moyen d’illustrer ce que peuvent ressentir les personnes victimes d’intimidation», il faut dire que le coup de publicité a été réussi.
Anik Jean n’aura peut-être pas été louangée sur sa « démarche artistique » à propos du fléau social qu’est l’intimidation, mais la sortie de son prochain opus ne sera pas passée sous silence. C’était fort probablement le résultat recherché, mais était-il calculé ou n’était-il que le fruit du hasard? Seuls les auteurs de cette campagne connaissent la réponse.
Pour la réputation de la chanteuse et ses relations déjà tièdes avec certains journalistes, on repassera par contre…
Dans le cas qui nous intéresse, les journalistes sont donc tombés dans le panneau en faisant tout un plat de la manière dont s’est pris l’équipe de presse, en faisant grand bruit de la chose. Tels sont pris ceux qui croyaient prendre!
À mes yeux de journaliste, quand ses méthodes nous déplaisent, la meilleure manière de torpiller un relationniste est de passer sous silence les messages qu’il cherche à nous faire transmettre.