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Ces fameux droits moraux…

Une discussion enflamme les membres de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) depuis quelques jours à propos des droits moraux que certaines entreprises de presse nous demandent de céder après la rédaction d’un article.

La collègue Cécile Gladel y est allée d’un vibrant plaidoyer sur son blogue, jeudi :

Ça veut dire quoi ? Que le client pourra reprendre notre texte pour de la publicité s’il le désire ou la sortir hors de son contexte. Bref, faire ce qu’il veut avec ce qu’on écrit. Si des personnes sont citées et ont été interviewées pour l’article, ça veut dire que leurs propos pourraient aussi être cités lors du contexte. Imaginez votre crédibilité la prochaine fois que vous voudrez leur parler…

En effet, les droits d’auteur et les droits moraux, cette sacro-sainte propriété intellectuelle, est tout ce qu’il reste au journaliste indépendant une fois son ouvrage terminé. Occulter la reconnaissance de son travail en usant de ses fruits sans le rétribuer ou en le modifiant sans le consentement de son auteur, c’est dénaturer le travail du journaliste, c’est le réduire au silence et à l’esclavage. Rien de moins.

Parce qu’ils tiennent les cordes de la bourse, certains éditeurs de médias croient qu’ils peuvent imposer n’importes quelles conditions aux journalistes pigistes. Nombreux sont ceux qui ont refusé de signer des contrats et qui ont préféré renoncer à un mandat pour protester contre l’abus auquel nous faisons parfois face comme travailleurs indépendants de l’information.

Pourtant, si ces clauses dérangeantes continuent d’être répandues, c’est que d’autres sont encore prêts à les accepter pour vivre de leur art. Expérience à gagner, besoin d’argent, difficulté à négocier une entente, peur de perdre le mandat ou de ne pas trouver d’autre ouvrage; les raisons sont nombreuses et propres à chacun pour s’agenouiller devant des conditions de travail parfois outrageantes.

Si les journalistes choisissent d’accorder la valeur qui revient à leur travail, ils refuseront massivement d’accepter des clauses qui encadrent mais surtout, qui limitent leurs droits. Les éditeurs n’auront alors d’autre choix que de revoir leurs conditions.

Parce que le combat des journalistes indépendants est de faire front commun alors qu’ils sont au final, des agents libres. C’est pourquoi l’AJIQ, comme d’autres regroupements de journalistes à travers le monde, travaille à faire respecter les droits de ces travailleurs autonomes qui contribuent à la société en fournissant une information de qualité, ce qu’on prend trop souvent pour acquis.

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2 réflexions au sujet de “Ces fameux droits moraux…”

  1. Je suis tout à fait en accord avec toi Marie-Ève! Il faut que les pigistes puissent bénéficier de tout leur crédit et je les encourage à revendiquer leurs droits. De plus en plus d’entreprises médiatiques font affaire avec des pigistes et/ou travailleurs autonomes et, crois-moi, elles y gagnent largement au change! Et sans eux, elles ne pourraient pas fonctionner et faire autant de profits. Alors pourquoi ne pas prendre le temps de s’assoir avec ces « employés » pour faire, au mieux, des contrats de cas par cas? Ça permettrait au moins de négocier les tarifs…

    Lâche pas ton bon travail!

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