La semaine dernière, une journaliste pigiste a été remerciée par un hebdomadaire pour qui elle travaillait, après qu’elle ait exprimé son désaccord avec un élu lors d’une séance publique qu’elle couvrait pour ledit journal. L’histoire se déroule au New Jersey.
La journaliste a-t-elle été congédiée pour ses propos ou pour l’endroit où elle les a tenus?
Dans les faits, les deux motifs sont valables pour justifier la fin de son contrat.
La journaliste a-t-elle droit à son opinion? Tout à fait. En aucun cas, travailler pour une entreprise de presse signifie qu’il faut abandonner ses idéaux et ses points de vue. Cependant, là où la situation s’est avérée problématique, c’est que la dame les a exprimés sur un sujet qu’elle devait couvrir objectivement en tant que journaliste, et pire, pendant qu’elle était en fonction.
La principale intéressée ne semble pas comprendre en quoi elle a franchi une ligne déterminante.
« I’m not a journalist. I never went to school to write, » Vichiconti said, adding, « I’m still a resident of Vernon and I have a right to speak. » (Je ne suis pas une journaliste, je n’ai pas étudié pour le devenir. Je suis une citoyenne de Vernon et j’ai un droit de parole).
C’est davantage une question de logique qu’une question de formation qui pousse les journalistes à demeurer neutres dans le traitement de leurs nouvelles. En tant que journalistes, notre devoir est de rapporter fidèlement et objectivement les événements auxquels on assiste dans le cadre de notre travail, peu importe notre opinion à l’égard de ce qui s’est dit.
En s’exprimant de la sorte, la journaliste a manqué de jugement. Elle aurait pu faire part de son opinion à titre de citoyenne, en privé et dans d’autres circonstances. Mais en participant à la séance avec son chapeau de journaliste, elle n’était pas autorisée à afficher ses couleurs.
On peut donner notre opinion sur des sujets que l’on ne risque pas de couvrir en tant que journaliste. Autrement, il est très délicat de faire connaître son avis sur une thématique sans risquer de se placer en situation de conflit d’intérêt.
En politique municipale, la solution est souvent de confier la couverture à des journalistes qui ne résident pas dans la ville concernée.
L’impression de neutralité et d’objectivité est ce qui confère aux reportages leur crédibilité. En affichant publiquement son opinion, elle perd ces deux caractéristiques qui donnent confiance aux citoyens envers elle et qui garantissent la qualité de son travail.
Autre fait choquant que nous apprend la nouvelle, la journaliste n’était payée que 35$ par papier.