Ces deux derniers jours, j’ai eu l’immense privilège de couvrir l’assermentation des députés de l’opposition ainsi que celle des ministres du nouveau gouvernement de Philippe Couillard.
Plusieurs annonces ont étonné hier alors que le cabinet des ministres dévoilait un à un ses membres. Une nomination ayant retenu mon attention est celle de Jean-Marc Fournier à titre de ministre responsable de l’Accès à l’information. Il s’agit d’une fonction qu’il a occupé de 2010 à 2011. Que proposera-t-il de nouveau?
« Vous serez chargé de faire évoluer la relation État-citoyens pour que nous formions le gouvernement le plus transparent que les Québécois auront connu », a dit Philippe Couillard à son ministre.
Évidemment, le présent gouvernement ne peut faire autrement que d’être le plus transparent possible, particulièrement en raison de la tourmente qui accable la classe politique dans le cadre des révélations de la Commission Charbonneau, entre autres.
Le difficile accès à l’information au Québec, ou plutôt la complexité et la durée des procédures, a été maintes fois dénoncée, tant par le public que par des organismes et des journalistes. L’amélioration de l’accès à l’information constitue d’ailleurs un cheval de bataille pour la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, étant donné le rôle central qu’occupent les demandes d’accès dans le travail des médias.
Le président Pierre Craig avait lancé un beau défi aux partis sur la question, durant la dernière campagne électorale.
Le Premier ministre semble donc paver la voie à une réforme de la loi, comme il l’avait promis au lendemain de son élection Un souhait que d’autres ont formulé avant lui, mais qui, semble-t-il, ne s’est pas encore concrétisé.
Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour faciliter l’accès à l’information, tant pour les journalistes que pour le grand public; espérons que cette fois-ci sera la bonne.
Une petite victoire pour l’information régionale
Dans un autre ordre d’idées, le fait de voir plusieurs médias locaux réunis dans la Maison du peuple et ce, même s’ils appartenaient à un même groupe de presse, est une petite victoire pour l’information régionale, surtout en cette ère de compressions budgétaires généralisées.
Certes, on se marchait sur les pieds dans les petits espaces réservés aux journalistes, aux photographes et cameramen, mais au moins, les directions des médias ont choisi de payer le déplacement de leurs employés plutôt que de compter sur les textes des grands médias nationaux, concentration de la presse oblige.
Ainsi, les médias locaux, qui pour la plupart étaient présents dans l’espoir de voir si un député de leur territoire allait être nommé ministre, ont offert un traitement différent de l’assermentation du cabinet que celui, plus traditionnel, effectué par les grands médias.
Une diversité de points de vue garantit toujours une meilleure couverture.