Ils ne s’appellent pas Charlie. Ils s’appellent Jonathan, Sylvie, Marie-Claude, Frédéric, Pierre-Yves, Joëlle…
Ils ne sont pas en France. Ils sont près de vous. Ce sont vos voisins peut-être.
Surtout, ce sont des journalistes, eux aussi.
Ils ne sont pas morts sous les balles de terroristes. Mais au quotidien, plusieurs d’entre eux, partout au Québec et dans le monde, sont menacés simplement parce qu’ils font bien leur travail. Parce qu’ils osent déranger. Parce qu’ils posent des questions.
On s’en prend rarement à eux de manière physique, même si c’est déjà arrivé, mais de façon beaucoup plus insidieuse.
Des messages d’insultes dans la boîte vocale, des courriels injurieux, bousculades et j’en passe : tous les coups sont permis pour intimider un journaliste.
On peut tenter de les effrayer en laissant planer le dépôt d’une poursuite; on peut les intimider en menaçant de retirer ses publicités, essentielles à la survie du média, particulièrement en région. On peut aussi faire pression pour que le journaliste perde son emploi.
Et pourquoi donc? Pour empêcher la parution d’un article, pour punir un journaliste de l’avoir publié, pour le décourager de pousser ses recherches dans une direction donnée… Il y a tout autant de raisons que de manières de menacer. Et parfois même pour un reportage banal, sans controverse.
Vous seriez surpris.
Et plus le milieu où évolue le journaliste est petit, et plus ces menaces sont lourdes sur son quotidien, vu le poids que l’intimidateur, ou l’organisme qu’il représente, a dans sa communauté. Imaginez donc les journalistes indépendants, eux qui n’ont même pas d’employeur pour les défendre.
Le cas de Charlie Hebdo en est un des plus extrêmes: il y a eu mort d’hommes. Il démontre jusqu’où peuvent aller les entraves à la liberté de presse.
Mais tout en nous désolant pour ceux qui nous ont quitté, continuons de nous indigner pour ceux qui sont plutôt tués à petit feu par les menaces.
Dénoncez.
Pour en savoir plus: La FPJQ-Montérégie place la lutte contre les pressions indues à la tête de ses priorités
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