Vous avez peut-être remarqué que ce blogue est un peu moins alimenté depuis un an et demi.
Il y a une bonne raison à tout ça.
Aujourd’hui, non sans fierté, je publie mon essai Extinction de voix, aux Éditions Somme Toute, qui résume les enjeux qui alimentent mes réflexions depuis plus de cinq ans déjà.
Pourquoi me suis-je lancée? Parce que je suis passionnément attachée à mon métier, que j’aime profondément mettre mes talents et mes compétences au profit d’une communauté en leur permettant d’être au courant de ce qui se passe chez eux. Parce que le journalisme a une grande importance dans une démocratie saine. Parce que j’y crois encore.
J’ai choisi d’écrire cet essai pour sensibiliser la population, parce qu’elle ne réalise pas tous les apports de la presse régionale à leur quotidien, qu’ils soient informatifs, démocratiques, économiques ou culturels, par exemple.
Et parce qu’elle ne réalise pas tous les rôles que jouent les médias locaux, cette population ne saisit pas l’importance de ceux-ci dans leur milieu; elle ne réalise donc pas ce qu’elle a à perdre si les voix médiatiques régionales continuent de s’éteindre une à une.
Il y a le feu. Malheureusement, si aucun changement ne s’opère, on risque de réaliser la valeur de ce qui brûle actuellement lorsque nous serons confrontés à un tas de cendres…
Une dépêche de La Presse canadienne nous apprenait, pas plus tard que la semaine dernière, qu’au cours de la dernière décennie, la couverture médiatique des conseils municipaux a diminué de plus du tiers au Canada. Une étude a démontré que les médias régionaux s’éteignent de manière constante au pays.
Quand on apprend la fermeture d’un média ou la coupure d’emplois, on se désole. Puis, on passe à autre chose.
Extinction de voix fait le recensement complet (ou du moins, le plus complet possible) de ces disparitions au Québec. La somme d’entre elles est frappante; on prend alors toute la mesure de ce qui est en train de se produire à la grandeur de la province. On ne peut plus parler de cas isolés.
Actuellement, on se retrouve avec des consommateurs ne paient pratiquement plus pour le produit; les annonceurs se détournent de celui-ci au profit des géants du Web, et il n’existe pas de mesure gouvernementale concrète pour compenser. Il s’agit-là d’une recette parfaite pour tuer l’industrie.
Du même souffle, je dénonce une fois de plus les entraves au travail journalistique en région, qui sont plus fréquentes qu’on peut le croire. Encore une fois, une embûche par ci, un autre obstacle par là, ça n’inquiète personne. Mais quand on a le portrait global de la situation, on réalise que certaines institutions sont moins transparentes qu’elles ne le prétendent.
Il est encore temps d’arrêter l’hémorragie. Pour y parvenir, il faut tous se concerter. La responsabilité d’assurer l’avenir des voix médiatiques régionales ne revient pas qu’uniquement aux entreprises de presse; elle incombe à ceux qui consomment l’information.
Médias, citoyens et décideurs, c’est à nous tous d’agir!