À plusieurs reprises sur ce blogue, j’ai fait mention des grands principes éthiques qui régissent le travail des journalistes. J’ai fait état du fait que ces derniers se doivent d’être neutres et objectifs.
Le sujet fait l’objet de réflexions depuis des lustres. Or, l’objectivité journalistique, la vraie, n’existe pas. Et si c’était le cas, nous aurions affaire à de bien mauvais journalistes, car c’est leur capacité à réfléchir et à faire preuve de discernement qui compromet une objectivité pure et hermétique.
On parle ici bien entendu du journalisme d’information, puisque les chroniqueurs, éditorialistes et autres auteurs d’opinion ont le mandat d’être totalement subjectifs. Et c’est la beauté de la chose: ils sont embauchés pour leur opinion.
Chaque étape du travail de journaliste constitue une série de choix ; choix du sujet à couvrir, choix de l’angle, choix des intervenants à consulter, choix des sources, choix du traitement journalistique (structure du reportage, type de reportage, choix du titre et hiérarchisation du reportage parmi toutes les nouvelles), etc. C’est la subjectivité personnelle du journaliste et des chefs de nouvelles qui oriente le processus d’information.
Le meilleur des exemples : prenez la peine de lire deux articles portant sur une même nouvelle, rédigée par deux journalistes travaillant pour deux médias différents. Si l’essentiel de l’information est semblable, le traitement effectué sur la nouvelle variera et c’est pourquoi on voit parfois deux angles différents pour parler d’un même fait d’actualité.
Cependant, les choix journalistiques du reporter doivent être faits selon ce qu’il croit être les plus adéquats du point de vue de la qualité de l’information, de l’intérêt public et de leur pertinence dans le contexte de la nouvelle.
Malgré toutes ces décisions avouons-le, subjectives, l’objectivité journalistique existe. Et me voilà qui semble me contredire!
Ce qui résume alors ce concept abstrait, c’est l’absence de parti pris apparent dans le traitement d’une nouvelle. C’est la rigueur dans la présentation d’une information juste, non déformée et validée; c’est le souci de présenter un portrait le plus complet possible d’une situation; c’est le point d’honneur de ne pas traiter d’un sujet où on risque de se trouver en conflit d’intérêts mais surtout, c’est la volonté de montrer tous les points de vue sur un sujet donné, peu importe qu’ils correspondent à notre opinion personnelle ou non.
En somme, l’objectivité journalistique, c’est l’abstraction pour le journaliste de ses propres idéaux, de ses croyances et de ses valeurs, pour présenter l’information telle qu’elle lui a été présentée, sans biais et sans interprétation de sa part.
C’est cette capacité à s’effacer derrière la nouvelle, beaucoup plus que sa plume ou son allure à l’écran, qui fera du journaliste un informateur efficace.
4 réflexions au sujet de “L’objectivité journalistique existe-t-elle?”