Quand les déboires de Daniel Breton ont été dévoilés par les médias, mercredi, il m’a paru fort probable que ce dernier démissionnerait sous peu de ses fonctions de ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs. Le lendemain matin, c’était chose faite.
Sans affirmer que M. Breton a eu raison ou tort d’agir de la sorte, il a su s’épargner un tourbillon médiatique qui aurait pu causer beaucoup plus de dommages. En choisissant de se retirer au début de la tempête, l’ancien ministre a évité que d’autres révélations sur son passé ne viennent entacher davantage sa réputation.
On retrouve régulièrement des cas similaires dans la presse et ce, partout à travers le monde. Si quelques-uns se tirent bien d’affaire, d’autres connaissent un sort beaucoup plus dramatique que M. Breton.
« Les médias ont eu sa tête » : il n’est pas rare d’entendre ces mots lors de situations où des individus, en particulier les élus, quittent leurs fonctions à la suite de révélations sur certains actes irréguliers. Mais est-ce réellement la faute des journalistes, ou bien revenait-il à ces acteurs de prendre les devants en faisant preuve de transparence… ou en évitant de se faire pincer ?
Aux yeux du grand public, les journalistes donnent parfois l’impression de chercher les travers des personnalités publiques, de toujours vouloir mettre le doigt sur quelque chose qui cloche.
Or, le titre l’indique : ces personnes sont de notoriété publique, ce qui signifie qu’une partie de leur vie est moins privée que pour la masse. Si elles sont reconnues en raison de leurs fonctions, particulièrement les élus, on s’attend de ces personnes qu’elles aient un comportement irréprochable ou, à tout le moins, honnête.
Ce qui est rapporté par les journalistes, ou devrait être rapporté idéalement, ne devrait l’être que si ces comportements indiquent que l’individu ne s’acquitte pas de ses tâches dans les règles de l’art.
Il existe toutefois des limites et il y a parfois lieu de s’interroger sur la pertinence des faits rendus publics par les médias. Il faut qu’il y ait un lien entre le fait relaté sur l’individu et son imputabilité. Quand des faits à propos de la vie privée d’un individu sont rapportés sans que ceux-ci n’aient un lien de cause à effet sur son rôle public, on parle de sensationnalisme.
Se poser la question chaque fois que l’on lit un article (ou même avant de l’écrire !), c’est y répondre.
2 réflexions au sujet de “La mince ligne entre la vie privée et la sphère publique”