communication, Information, Médias, Publicité, Relations publiques

À propos de la fameuse cassette…

Les journalistes dépendent de deux choses: de la publicité pour s’assurer d’une plateforme rentable pour diffuser leurs informations et leurs sources d’information.

Ces dernières constituent la matière première des journalistes dans la réalisation de leurs reportages, cela va de soi.

Ceci étant dit, pour un journaliste, rien n’est plus enrageant de constater qu’une entrevue est menée par un interlocuteur qui pousse son message sans tenir compte du contexte de l’entrevue. C’est ce qu’on appelle la fameuse cassette.

Qu’il s’agisse d’une personnalité politique, artistique ou sportive, entre autres, sa présence dans les médias est souvent une publicité gratuite ou nécessaire. Une opération de relations publiques qui doit à tout prix donner une image positive de l’individu, qu’il soit sollicité par les médias ou l’inverse. C’est l’occasion de marquer des points ou de perdre des plumes, si on est mal préparé.

Il est donc tout à fait normal et attendu des sources qu’elles insistent sur certains points pour se faire valoir, pour se défendre ou pour attirer l’attention sur un autre sujet que celui qui risque de les mettre dans l’eau chaude. Les personnalités sont bien encadrées par des professionnels des relations publiques et elles réussissent l’exercice de la cassette quand elles parviennent à ne faire circuler que lesdits éléments qui figurent sur la liste des déclarations « permises ».

Le travail du journaliste consiste à user de stratégie pour aller au-delà de ce discours préfabriqué, une tâche parfois difficile et ingrate.

Les journalistes savent que les sources qui agissent de la sorte ont un horaire chargé et très peu de temps à leur accorder. Ils savent aussi que pour avoir recours à des réponses préfabriquées, elles ont du enchaîner entrevue après entrevue, et qu’ils sont moins enclines à se prêter au jeu.

Pourtant, en voulant faire passer leur message ainsi, les sources minent quelque peu leur capital de sympathie auprès des journalistes, qui recherchent la spontanéité et l’authentichité.

C’est leur capacité à discuter de tout et de rien, ou d’un sujet bien précis, c’est selon, qui intéresse les médias. Mais c’est surtout leur capacité de le faire de manière naturelle, sans insister sur un message qui, pertinent ou non, aura de toute façon été saisi à sa première occurrence. Inutile donc, de le répéter à outrance en faisant fi du reste.

Qui plus est, il est fort probable que le journaliste ait déjà lu ces déclarations dans une revue de presse préalable à l’entrevue. C’est donc dire que nous reconnaissons le discours s’il est servi et resservi. Pour nous qui cherchons un angle original, une manière différente de traiter l’information, il est frustrant de voir une source revenir à son message à la moindre opportunité plutôt que de se laisser guider par le journaliste.

Ce qu’on peut comprendre aussi de la cassette, c’est que la source n’est pas vraiment intéressée à nous accorder l’entrevue; qu’elle ne porte pas d’attention à nos questions et qu’elle ne fait pas l’effort d’y répondre de son mieux.

Et confrontés à une telle situation, les journalistes n’ont plus envie de se prêter au jeu. Il est frustrant d’avoir préparé longuement une entrevue de se faire servir du réchauffé. À quoi bon?

Envoyez-leur un communiqué, ce sera la même chose.

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