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Tirer sur le messager

Les médias traditionnels et numériques se sont enflammés au cours des derniers jours à propos d’une histoire assez juteuse sur une personnalité publique ayant mis sa carrière en veilleuse, après qu’un quotidien montréalais ait rapporté qu’il avait commis un délit dans un lieu tout aussi public que sa notoriété. Parce que j’estime que le sujet a été beaucoup trop exploité dans les médias, je ne donnerai pas plus de détails, même s’il me sert de point de départ pour ce billet aujourd’hui.

Beaucoup d’admirateurs de la personnalité concernée n’ont pas hésité à crier au complot, à une campagne de salissage commandée. La journaliste qui a réalisé les articles ayant mené à ce « scandale » 100% de chez nous, n’a pas non plus été épargnée par l’opinion publique. Certains, dont quelques journalistes de médias concurrents, espéraient qu’elle ait honte d’elle, ou encore ont écrit qu’elle et son journal faisaient honte à la profession.

Un des reproches qu’on fait le plus souvent aux médias est qu’ils déforment la réalité en utilisant des éléments hors de leur contexte pour faire sensation.

Un peu de potinage? Oui. Mais cette journaliste n’est sûrement pas heureuse d’avoir eu à faire ce reportage. On ne peut être content du malheur d’autrui, même si on porte l’odieux d’en faire le récit à des centaines, voire des milliers de personnes. Elle ne se réjouit probablement pas d’être accusée d’être homophobe ou d’avoir volontairement ruiné la carrière de quelqu’un, d’autant plus que les gestes reprochés à l’individu ne sont le fruit que de son propre chef.

Je réfléchissais déjà là-dessus à la suite de la controverse survenue la semaine dernière à propos d’une blague de mauvais goût du ministre des Transports, Robert Poëti et dont a fait état le journaliste Gilles Gagné.

Via un communiqué, le directeur général de la Chambre de commerce de la Baie des Chaleurs villipendait le collaborateur du Soleil en affirmant que l’article mettait l’emphase sur des propos malheureux, et repris hors contexte, plutôt que de se pencher sur les véritables enjeux abordés lors de la rencontre où lesdits propos ont été tenus. Le titre de la missive est d’ailleurs: « L’art de nuire au travail du milieu pour l’amélioration et le développement de la Gaspésie ».

Le hic, c’est que Gagné signait un autre papier où il rapportait l’essentiel de la rencontre où a été lancée cette blague de mauvais goût.

C’est un peu différent, car la déclaration du ministre est arrivée à brûle-pourpoint, alors que les faits reportés et rapportés par rapport à l’artiste datent de plusieurs mois.

Mais voilà deux exemples qui démontrent qu’on tire parfois sur le messager au lieu de prendre le temps d’analyser le message. C’est l’intérêt public qui doit guider la diffusion, ou non, d’une information.

Les journalistes sont souvent blâmés pour leur rôle, qu’on perçoit comme beaucoup plus qu’être un simple témoin d’une situation. Comme il faut obligatoirement trouver un coupable à toute situation négative, certaines personnes  pointent le journaliste et/ou son média du doigt, parce qu’il a mis en lumière des événements et des déclarations qu’on aurait préféré enterrer rapidement, pour diverses raisons.

Si l’artiste en question n’avait commis aucun délit, il n’y aurait pas eu de reportage. Si le ministre n’avait pas fait de mauvaise blague, il n’y aurait pas eu de nouvelle non plus.

Pour se laisser avec humour, aujourd’hui, voici un article du Devoir traitant d’une délicieuse page Facebook misant sur l’humour pour rapporter les déclarations malheureuses de nos personnalités publiques…

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