Le mobile réinvente-t-il vraiment le journalisme ?

Cette dépêche de l’Agence France-Presse porte à réflexion. L’arrivée et l’utilisation croissante des plateformes mobiles révolutionneraient de fond en comble le travail des journalistes.

Un sondage mené aux États-Unis révèle que près de 90% des éditeurs de magazines et de journaux américains disposent d’une application mobile, un outil qui sera de plus en plus rentable pour les médias traditionnels.

Dans les faits, l’information que doivent rapporter les médias d’actualité ne change pas en raison de l’apparition de nouvelles plateformes. Prenons simplement l’exemple de Twitter, un outil qui permet de ne lire que les grands titres et ce, pratiquement en direct. Grâce à ce médium, il est possible de présenter une information synthétisée et épurée, ne reprenant que l’essentiel de la nouvelle. Mais la nouvelle rapportée demeure la même que celle qui se trouvera dans un média traditionnel.

Dans un autre ordre d’idées, il est néanmoins évident que les plateformes mobiles forcent la présentation d’un contenu multimédia, mais leur apparition proprement dite n’a pas amené à elle seule des changements dans les pratiques journalistiques.

Déjà, la propriété multiplateforme de certains groupes médiatiques a fait en sorte que des journalistes devaient, pour un même reportage, rédiger un article, prendre des photos et produire un vidéo. Les médias Internet ont eux aussi forcé la diffusion d’un même contenu sous plusieurs formats ; le mobile n’est donc pas l’initiateur de la révolution des contenus journalistiques.

Or, il influencé la consommation de l’information. Parce que cette dernière est désormais accessible en tous lieux, les auditeurs/lecteurs/Internautes sont plus que jamais connectés en temps réel aux médias, qui eux, doivent les alimenter sans cesse pour rester dans le coup, avec les conséquences que l’on connaît.

La nouvelle brute doit donc être automatiquement transmise, après quoi elle sera étayée au compte-gouttes, le tout uniquement  dans le but d’éviter d’accumuler du retard par rapport aux autres médias.

Voilà donc le pas-si-nouveau défi des journalistes, qui s’ajoute à une liste déjà bien longue.