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Sociaux ou associaux, les médias?

Je sors aujourd’hui les résultats d’une étude des boules à mites. Ladite étude, qui traite de l’importance des médias sociaux pour les Québécois. Certaines statistiques ressortant de l’étude semblent contradictoires, mais s’expliquent facilement.

Premièrement, la dépêche indique que près de la moitié des Québécois croient que les médias sociaux ont un impact négatif sur les relations interpersonnelles, statistique qui augmente avec l’âge des répondants. De l’autre côté, le quart des personnes sondées croient au contraire que les réseaux sociaux ont un effet mobilisateur.

Enfin, 25% des Québécois ont affirmé que les médias sociaux ont eu un effet mobilisateur, que ce soit sur un enjeu politique ou social. Encore une fois, les personnes âgées de 18 à 29 ans se démarquent: 46% ont déclaré que les médias sociaux les avaient mobilisés sur des enjeux politiques et sociaux.

Aujourd’hui, les plateformes sociales en ligne font partie intégrante des interactions entre individus : elles sont dans l’air du temps. Il est tout à fait normal que les plus jeunes utilisateurs s’en servent pour communiquer entre eux et donc, qu’ils y voient davantage un aspect rassembleur que les plus vieux.

Par ailleurs, la plus récente enquête NETendances du CEFRIO  indiquent que les jeunes ont l’habitude de se renseigner sur l’actualité en naviguant sur la Toile alors qu’avec l’âge, la propension à s’informer tend plutôt vers la télévision. Cette étude n’apporte rien de neuf sur les habitudes de consommation d’information, mais confirme qu’il y a bel et bien un effet de génération qui influence l’avenir des médias, comme je l’expliquais dans un précédent billet.

En lisant le rapport, on apprend aussi qu’entre 2008 et 2012, la télévision a perdu des adeptes au profit d’Internet, évidemment, mais aussi des journaux papier et ce, tant au niveau de l’information que du divertissement et surtout chez les jeunes adultes, encore une fois. Évidemment, la possibilité de regarder des contenus en ligne peut expliquer ce glissement. L’instantanéité des contenus et des mises à jour procure aussi un grand avantage à Internet, mais nuit plutôt aux médias imprimés, qui en raison de leur support physique constituent une plateforme lente et très éphémère.

Il est intéressant de se pencher sur les habitudes médiatiques des adolescents et des jeunes adultes puisqu’ils sont les premiers à avoir baigné dès un très jeune âge dans la technologie. Celle-ci étant ce qu’elle est, instantanée et omniprésente, il n’est pas surprenant qu’elle soit autant consommée par la Génération Y. Bombardés par une foule de contenus accessibles d’un seul clic, les membres de cette cohorte, moi y compris, seraient fous de ne pas y recourir. Pourquoi se priverait-on d’utiliser ces ressources qui nous facilitent la vie dans nos recherches, qui nous rendent facilement accessibles et qui combinent nos intérêts?

Là où le bat blesse, c’est quand cette réalité simulée remplace l’existence réelle. Paradoxalement, autant les jeunes de ma génération – et des précédentes – n’ont jamais été constamment en contact les uns avec les autres, autant chacun d’entre eux n’a jamais été autant isolé. Sans cesse connectés avec nos téléphones, tablettes, ordinateurs, à l’affût des allées et venues de notre entourage, beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes souffrent néanmoins de solitude. L’intimidation, un phénomène qui n’a rien de nouveau, est pour sa part plus que jamais facilitée et médiatisée. Selon la première étude, la moitié des gens perçoivent d’ailleurs d’un mauvais oeil les effets des médias sociaux sur les rapports interpersonnels.

Qui plus est, les mauvaises interprétations et les malentendus issus de la publication d’un message ambigu sur ces sites abondent sur les médias sociaux. Il est si facile de se mettre les pieds dans les plats d’un simple clic… d’où l’importance de cultiver ses amitiés hors ligne. Rien de virtuel ne se substitue aux bienfaits d’une oreille ou d’une épaule qui nous sont prêtées « live ».

La notion de ce qu’est un « ami » a donc bien changé; plus volatile que jamais, elle englobe désormais de la simple connaissance au comparse le plus dévoué. Pour nous qui avons assisté à la naissance des réseaux sociaux, la différence entre ces deux concepts est encore perceptible. Les plus jeunes, qui sont nés tout près ou dans l’ère du Web 2.0 et qui possèdent un compte sur ces sites dans une proportion de 40% à 50%, peut-être même plus, font déjà face à une véritable révolution des relations sociales. Sachant que le cercle d’amis a une importance capitale quand on grandit, vivront-ils différemment leur passage à la vie adulte?

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