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Le journalisme comme service public

Une des missions du journalisme est d’agir comme service public, en éduquant et en informant sur une situation donnée. Parfois, le sujet peut sembler anodin, mais au final, le reportage peut être fort utile à sa cible s’il est réalisé selon les règles de l’art.

La première chose à laquelle on pense, quand on parle de journalisme comme service public, c’est aux enquêtes et aux reportages qui s’orientent plutôt sur l’aspect pratique de la vie. Les tests, les essais, les guides et les reportages dénonçant des pratiques frauduleuses en sont de bons exemples.

Le journalisme, comme service public, est aussi le journalisme qui provoque une réflexion.

Si j’aborde le sujet aujourd’hui, c’est que dans les derniers jours, deux de mes reportages ont soulevé des passions. J’ai reçu beaucoup de commentaires, souvent d’opinions divergentes. Le tout m’a fait réfléchir à cet objectif du journalisme, qui est la fois d’informer en témoignant de faits relatifs à un événement, mais aussi de sensibiliser et de susciter des débats par rapport à des thèmes qui viennent chercher les émotions du public.

Le premier est à propos d’un homme qui se cherche un donneur de rein sur le site de petites annonces Kijiji. Partagé près de 800 fois sur Facebook en moins de 48 heures, il a permis de sensibiliser la population aux enjeux entourant le don d’organe; beaucoup de lecteurs m’ont contacté pour en savoir davantage.

L’article a également soulevé le débat de la place des médias dans la promotion du don d’organe. Voici un extrait d’un courriel reçu:

Pourquoi une personne qui a accès aux médias aurait plus droit à un rein qu’une personne en attente d’un rein qui n’a pas les ressources (matérielles, humaines, intellectuelles) pour faire une telle sollicitation? Assistera-t-on à un concours de beauté où celui qui a l’histoire la plus touchante aura droit à un rein?

Voilà un enjeu éthique soulevé par la publication de l’article, qui s’est fondé sur le fait inusité d’avoir recours aux petites annonces pour se trouver un donneur d’organe.

Le second reportage traite d’une journée de rêve qu’ont fait vivre deux samaritains à un itinérant. Encore là, l’article a été partagé et commenté. Plusieurs s’interrogeaient sur le choix de l’individu alors que d’autres se demandaient pourquoi on ne lui a pas offert un emploi plutôt que de le préparer à le faire.

Mais surtout, la chose a eu pour conséquence de rappeler que la pauvreté ne se vit pas uniquement dans les grands centres et qu’il s’agit d’une situation qui touche toutes les collectivités, qu’on ferme les yeux ou non.

Souvent, on part d’un fait divers, d’une anecdote, pour traiter d’un phénomène de société plus général et d’actualité. C’est en partie pour cette raison que ce ne sont pas les reportages d’intérêt le plus sérieux qui sont le plus partagés, mais ceux par rapport auxquels le public s’identifie ou dans lesquels il se reconnaît.

À peine deux jours après la publication de l’article, l’homme dont il est question dans le premier reportage a reçu des messages de personnes susceptibles de lui donner un rein. N’est-ce pas beau d’avoir pu (du moins je l’espère) aider autrui?

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