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En direct du congrès: SOS Liberté de presse

Voici le titre de l’atelier discussion auquel j’ai été invitée à participer cet après-midi dans le cadre du congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.

En compagnie du maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, et du président de la Fédération québécoise des municipalités, Richard Lehoux, nous avons réfléchi collectivement sur comment devraient être les relations entre élus municipaux et journalistes, comment protéger le droit des citoyens à l’information et comment éliminer les risques d’entrave au travail des journalistes.

En effet, le manque de transparence de certaines municipalités de même que les entraves à la liberté de presse que subissent les journalistes, principalement dans les régions, est un cheval de bataille de la FPJQ depuis de nombreuses années.

Pour ma part, j’ai la chance et le bonheur de travailler pour un grand réseau de presse, qui dispose de moyens juridiques que d’autres n’ont pas. J’ai aussi la chance de connaître mes droits et d’avoir la force de caractère pour les défendre.

Or, en région, les journalistes travaillant pour de plus petites publications ou des médias en région se retrouvent souvent démunis, car les représailles qu’ils pourraient subir mettraient en péril la survie de leur média ou leur faire perdre leur emploi. Leur hebdomadaire peut, par exemple, dépendre financièrement de l’administration publique, qui est parfois aussi leur source d’information principale. Voilà une relation de co-dépendance malsaine, mais nécessaire.

Nécessaire dis-je, car pour des citoyens en région, leur journal local est parfois la seule source d’information leur permettant de savoir ce qui se passe chez eux.

Les exemples d’entraves à la liberté de presse sont nombreux et cela a été confirmé par des témoignages de journalistes venus au micro: abus de la loi sur l’accès à l’information, coupures dans le financement, interdiction de capter des images ou du son lors de séances publiques, intimidation et j’en pense.

Ces entraves démontre chez les élus une grande méconnaissance du rôle des journalistes en démocratie. Cela est le reflet d’une encore plus grande méconnaissance de notre travail dans la population.

De son côté, le président de la Fédération québécoise des municipalités a indiqué qu’il y a bien peu que son organisme puisse faire pour faire changer les choses, si ce n’est que d’inciter à plus d’ouverture.Une résolution avait été adoptée à cet effet en 2005, avec les résultats que l’on connaît.

Il ajoute que certaines villes sont mieux équipées que d’autres pour communiquer les informations et que certains élus n’ont tout simplement pas le temps, car leur travail d’élu est à temps partiel. Selon ses dires, certains maires croient que les journalistes ne sont là que pour les catastrophes et les scandales.

Pour sa part, le maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, s’est montré comme un allié des journalistes. À ses yeux, ces derniers sont le contrepouvoir des élus et donc, nécessaires en démocratie; tout ce qui est payé avec les fonds publics devrait être public également.

Depuis son élection il y a tout juste un an, il a mis en place plusieurs mesures pour plus de transparence dans sa ville. Notons d’instaurer une ligne médias 24h/24, de tenir deux points de presse par semaine, de tenir un blogue hebdomadaire et d’embaucher un spécialiste des médias sociaux, de diffuser des capsules vidéos explicatives et des bilans ponctuels. Un rédacteur a même été engagé par la Ville pour rédiger des avis publics compréhensibles.Enfin, les documents d’analyse servant au comité consultatif d’urbanisme seront rendus publics avant la séance du conseil pour permettre aux citoyens d’y jeter un œil.

Néanmoins, être transparent demande temps et énergie, reconnaît le maire de Gatineau, c’est pourquoi il comprend que certains élus sont moins transparents.

Même si le monde n’a pas été changé aujourd’hui, la collaboration qui peut, ou qui pourrait, exister entre les journalistes, les villes et les organismes, pourrait bien s’avérer être la clé.

C’est un bon début.

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