Cette petite nouvelle m’a fait sourire. Bien que son contenu soit dénué d’intérêt public et de valeur informative, du point de vue d’un média d’information, il démontre clairement l’un des aspects de la « créativité » journalistique : l’importance de la proximité.
En effet, pour reprendre les mots d’un de mes professeurs d’université, « un mort ici fait une nouvelle d’importance égale à dix mille morts à l’étranger ». En résumé, ce que les gens veulent savoir, voir, comprendre, ce qui les intéresse, c’est ce qui se déroule tout près d’eux.
L’histoire du petit singe IKEA est une façon de faire du kilométrage sur une nouvelle qui en apparence ne semble pas avoir de pertinence locale, en faisant un lien avec le secteur desservi par le média. On se souviendra de la nouvelle selon quoi Madonna avait des origines québécoises, entre autres.
Un autre exemple du phénomène est lorsque les hebdomadaires locaux utilisent une nouvelle à propos d’un Québécois qui s’illustre à l’étranger, ou même ailleurs en province, en mentionnant qu’il a déjà résidé, ne serait-ce que quelques années, dans la municipalité qu’ils desservent. Encore mieux si le protagoniste est originaire de cette localité.
Le facteur de proximité vient donc légitimer presque n’importe quelle nouvelle auprès du lecteur, car elle répond à son besoin de s’informer sur son milieu.
Encore plus, la relation de proximité provoque souvent un effet de halo sur la communauté, c’est pourquoi elle est utilisée à toutes les sauces. Une réussite à l’extérieur, mais commise par quelqu’un de chez nous, rejaillit sur nous. C’est une manière de se valoriser comme société, s’accaparer une part de la gloire d’autrui.
La proximité de la nouvelle offre enfin un laissez-passer de redondance aux médias, c’est-à-dire qu’il sert de prétexte à diffuser toutes les nouvelles sur un même sujet par la suite, ce sujet ayant désormais trouvé sa pertinence.
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