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Journaux à vendre

Et voilà. Le bureau de la concurrence a tranché dans la transaction des hebdomadaires que Sun Media (Québecor) a cédé à Transcontinental.

On impose toutefois quelques conditions au nouveau propriétaire et ce, afin de respecter une saine concurrence dans les marchés où il y a risque de monopole. Du lot, on demande à TC Média de se départir de 34 hebdomadaires sur tout autant de territoires. Il s’agit de près de la moitié du nombre de publications que le fleuron de la presse venait d’acquérir.

L’achat par Sun Media des Hebdos Montérégiens, en 2011, s’était faite au coût de plusieurs millions de dollars pour une quinzaine de journaux locaux. La transaction entre Sun Media et TC se chiffre à 75 millions$ pour 74 journaux.

Maintenant, on n’apprend qu’il n’y aura pas de prix plancher pour se départir des hebdos ciblés et que les nouvelles transactions devront être à nouveau approuvées par le Bureau de la concurrence.

Or, ce n’est pas d’acheter un média qui coûte cher, c’est de le faire rouler et de le faire prospérer. Et, contrairement à d’autres actifs, la valeur marchande des publications semble diminuer sans cesse.

Qui voudra se porter acquéreur d’une ou plusieurs de ces publications? Qui prendra le risque financier de faire survivre ces hebdomadaires alors que l’industrie des médias au Québec, au Canada et même ailleurs dans le monde semble en crise?

Et qu’arrivera-t-il des journaux qui ne trouveront pas preneur? Une dépêche de La Presse canadienne rappelle les intentions de TC:

Lors de l’annonce de la transaction, en décembre dernier, le président et chef de la direction de TC Transcontinental, François Olivier, avait ouvert la porte à des fusions de publications dans les marchés où l’entreprise en possédait plus d’une.

Le Bureau de la concurrence a raison: pour qu’un marché demeure sain, il est important d’éviter à tout prix le monopole. Dans le cas de l’industrie de l’information, il faut non seulement préserver une certaine compétition pour les annonceurs, mais aussi une saine concurrence des sources d’information et des points de vue.

Il va de soi qu’il est inutile de se faire compétition à soi-même. L’exemple de la défunte Action régionale nous l’avait déjà appris. Nous faisons néanmoins face à d’éventuelles coupures de postes, prévisibles toutefois, mais nuisibles à la qualité de l’information. Un moins grand nombre de journalistes signifie une moins grande couverture locale, car il faut faire des choix.

J’ose toutefois espérer que certaines équipes seront fusionnées plutôt que saignées. Pourquoi ne pas saisir l’occasion pour bonifier les effectifs des petites salles de rédaction, offrant ainsi un meilleur produit pour les lecteurs? Cela reviendrait quand même moins cher que de maintenir en vie deux médias à la fois collègues et concurrents.

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