Je rebondis sur le billet publié hier, dans lequel je dresse un parallèle entre les exigences photographiques de Taylor Swift et la gratuité des contenus journalistiques sur le Net.
Semble-t-il qu’elle n’est pas la seule, ce qui n’a rien d’étonnant. Après la publication de mon précédent billet, on m’a fait prendre connaissance d’un contrat semblable qu’un journal de Washington aurait refusé de signer lors du passage de la formation Foo Fighters.
Selon la dépêche, le contrat stipulait un droit de regard sur les photos à être publiées, photos qui ne seraient publiées qu’une seule fois et pour un seul article et dont les droits reviendraient au groupe. Des conditions similaires à celles posées par la chanteuse américaine, et plusieurs autres artistes, sans aucun doute.
Il s’agit d’exploitation des photographes pure et simple, mentionne-t-on dans le texte.
Dans mon dernier texte, j’abordais la question des droits et la question de la gratuité. Aujourd’hui, cette situation me porte à réfléchir sur la notion de contrôle de l’information qui, en deuxième plan, s’applique à cette situation.
Dans le cas qui nous intéresse, qu’il s’agisse de Taylor Swift ou des Foo Fighters, ou de n’importe quelle vedette, le désir de contrôler leur image semble passer, en partie, en réclamant le droit de choisir quand, où, comment et à combien de reprises les photographies d’eux peuvent être utilisées, ces artistes s’immiscent dans la gestion éditoriale des médias.
Ce n’est pas sans rappeler Stephen Harper, qui évite les journalistes dans la mesure du possible, quitte à les faire expulser de rencontres auxquelles il assiste. Mais ne vous en faites pas, il fait parvenir un communiqué relatant les grandes lignes de l’événement, pour que les médias en parlent… comme lui le souhaite.
Certains diront que la comparaison est un peu trop forte entre le premier ministre du Canada et une chanteuse pop américaine qui ne semblent n’avoir rien d’autre en commun. Et pourtant…
Il est compréhensible que des personnalités publiques souhaitent maintenir une image positive d’eux-mêmes ou de leurs activités. Mais elles doivent le faire en contrôlant ce qu’ils présentent aux médias, pas en tentant d’influence ce qui paraîtra — ou pas— par la suite.
Il est une règle élémentaire du journalisme que seule l’équipe éditoriale doit avoir un mot à dire sur le contenu qui sera publié ou diffusé. Une réalité qui est souvent mal comprise par le grand public, ou par certains annonceurs, qui croient avoir droit à un retour du balancier en échange de toute la publicité achetée…