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La campagne des portes closes

Quelle longue campagne électorale…

Déjà, on se doutait qu’il serait difficile pour les journalistes de couvrir les 79 jours de campagne, qu’ils ne sauraient pas toujours de quoi parler.

Force est d’admettre que depuis le déclenchement de la campagne électorale, certains chefs de parti ont décidé de leur compliquer la vie en les privant d’encore plus de nouvelles potentielles.

Refus de répondre aux questions des journalistes, interdiction aux médias lors de rassemblements publics, enclos à journalistes et pourquoi pas des exigences comme on n’en a rarement vu.

Lors d’un événement organisé par le Parti conservateur, une journaliste dit s’être fait montrer la porte parce qu’elle a posé une question qui n’a pas plu.

Une autre s’est fait refuser l’accès à un rassemblement conservateur, car elle n’est pas arrivée une heure d’avance pour se soumettre à l’inspection de la Gendarmerie royale, qui comprend une rencontre avec l’escouade canine. Comme la GRC n’était plus disponible, elle n’a pu assister à l’événement, soutient-elle.

De son côté, le chef du NPD a lancé sa campagne en ne répondant pas aux questions des journalistes, ce qui lui a valu quelques critiques.

Le parti a aussi récidivé plus tôt cette semaine en refusant aux médias l’accès à un rassemblement « exclusivement » réservé aux partisans néo-démocrates.

Entre temps, le Parti libéral a tenté de récupérer le tout en publiant un communiqué reprochant à M. Mulcair de faire ce qu’il reprochait lui-même à M. Harper.

Ironique quand le chef de ce même parti convie les journalistes à une prise d’images de sa personne, mais indique dans son invitation qu’il ne répondrait pas à leurs questions lors de leur passage.

Ce ne sont là que quelques exemples d’une liste beaucoup trop longue déjà pour le peu de temps qui s’est écoulé depuis le début de la campagne. Sans faire porter le blâme à des individus précis, disons simplement qu’il semble se dessiner une tendance qui pourrait s’avérer pernicieuse dans certains appareils politiques.

Gilles Duceppe invite les journalistes à ignorer le premier ministre sortant en ne lui posant pas de questions, étant donné qu’il ne les respecte pas. Un conseil somme toute avisé, mais dont l’application lui serait des plus utiles…n’est-ce pas?

Malgré cela, il s’en trouve toujours certains pour croire que les journalistes qui dénoncent de telles pratiques se plaignent pour rien:

Quand c’est dit avec humour…

Mais est-ce réellement un caprice que d’exiger un accès aux candidats pour rapporter fidèlement l’élection en cours? Après tout, telle est la raison d’être des médias, surnommés d’innombrables fois les chiens de garde de la démocratie.

Comme élus, ou comme candidats à l’élection, ces personnalités politiques aspirent à représenter le peuple. Et, ironiquement, à travers leur travail, les journalistes se font eux aussi le symbole de la population qui n’a pu se rendre à un événement ou être témoin des déclarations. C’est le rôle du journaliste de rapporter les faits à cette population qu’il incarne devant les différents acteurs dont il observe les faits et gestes.

En empêchant l’accès aux journalistes à certains rassemblements, c’est comme si on voulait éviter aux candidats de se retrouver dans l’embarras à la suite d’une question difficile à laquelle ils ne pourraient pas répondre, comme si nous ne souhaitions que leur tendre un piège.

Pensons-y: ce genre d’événement partisan regroupe une foule souvent conquise d’avance. Et qui cherchent-on à séduire en campagne électorale? Ceux dont le vote ne nous est pas acquis.

Cela apparaît donc ironique que nos politiciens semblent faire campagne derrière des portes closes, alors que c’est normalement en misant sur leur visibilité qu’ils peuvent espérer remporter leur pari. Les candidats n’ayant pas la même notoriété que leurs chefs pourraient se trouver pénalisés s’ils se privent d’une tribune pour se faire valoir.

Et puis, qu’ont-ils à cacher?

C’est un peu ça le problème. Nous en sommes rendus à une campagne où les politiciens ne croient plus, pour bon nombre, avoir besoin des médias traditionnels pour faire passer leur message.

Ce sont des ratés, certes, mais rappelons-nous que la campagne est jeune et qu’elle sera très longue. J’ose croire que la situation sera corrigée d’ici le grand jour.

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